Le couple Beausoleil et la formation pendule

D’autres versions estiment au contraire que les épreuves ont été faussées pour le discréditer, en dépit de toute recherche scientifique. C’est ainsi que l’on retrouve aujourd’hui deux facettes de ce personnage internationalement reconnu : Sourcier devin d’un côté et illusionniste de l’autre. Mais personne ne parvient à définir exactement aujourd’hui, avec les nombreux témoignages de l’époque, du vrai et du faux dans les expérimentations qui ont eu lieu après la cavalcade à Lyon et la plupart ne retiennent plus aujourd’hui que la première facette de son œuvre.

1. Le couple Beausoleil et les baguettes divinatoires

Voici l’histoire d’un couple original avec d’un côté une française Martine de Bertereau. On ne connaît pas grand-chose de cette française, certainement issue d’une famille noble de la Touraine et née vers 1590. C’est en 1610 qu’elle se marie avec l’un des premiers ingénieur minéralogistes Jean de Chastelet, baron de Beausoleil et d’Auffenbach. Cette aura lui ouvre les portes des grands royaumes comme en Hongrie ou pour le pape dans l’Etat apostolique. Sa première arrivée en France date de 1601 sur l’invitation de Pierre de Beringhem, contrôleur général des mines de France dont leur exploitation était, pour information sous Henri IV, presque inexistantes. Ils visitent et travaillent alors tous les deux dans une grande partie de l’Europe (Hongrie, Pologne, Suède, Espagne, Ecosse, Angleterre, Allemagne… et même jusqu’au Pérou où le couple s’enrichit des connaissances hydroliques, chimiques et minéralogiques et de trois enfants (un fils et deux filles dont une est morte jeune). Pourquoi alors faire appel à une formation radiesthésie ou une formation pendule ?

De retour en France en 1626, le couple obtient une « lettre d’attache qui les autorise à « se trasnporter dans les provinces de France, afin d’ouvrir des mines, en faire des essais et donner des avis fidèles, avant de statuer ce qui serait convenable pour les affaires de Sa Majesté » par le nouveau surintendant des Mines le Marquis d’Effiat. Le couple parcourt alors la France et prospecte dans le Languedoc, en Provence et en Bretagne. Malgré leur sceau officiel, le prévôt principal de Bretagne y voit plutôt une quête diabolique. Il ne faut pas oublier que le couple ne se contentait pas de localiser des endroits, ils allaient fouillés et étaient accompagnés (à leurs frais) d’une suite de 60 mineurs venus d’Allemagne et de Hongrie. Un point important est à noté lors de leurs recherches en Bretagne et un arrêt à Morlaix, histoire qui touchera à vie Martine. Mais le prévôt provincial du Duché de Bretagne, Latouche Grippe, n’en entend pas de cette oreille et décide de procédé à une perquisition est alors menée en leur absence. Tous leurs papiers, bijoux, échantillons, procès-verbaux et autres éléments personnels leurs sont confisqués qu’ils ne parviendront jamais à récupérer. Inquiets, ils partent alors de France pour reprendre leur tour d’Europe mais revinrent tout de même en France avec des lettres de Louis XIII confirmant celles de 1626.

Malgré ces épreuves de parcours, les découvertes du couple sont vraiment considérables, avec plus de 150 mines découvertes. Les faveurs du pouvoir permettent ainsi à la baronne de publier en 1640 La Restitution de Pluton où elle énumère l’ensemble des gisements découverts ainsi que leurs procédés. Pour n’en citer que quelques-unes : le plomb argentifère dans le comté de Foix, les métaux précieux et le cristal dans les Pyrénées, le charbon dans la vallée du Rhône, l’antimoine dans le comté d’Alais, le marbre en Bretagne…

Le couple, qui fait des découvertes extraordinaires, qui pendant des années a exploité leurs découvertes sur leurs fonds propres, vont rencontrer un obstacle de taille lorsqu’ils vont demander à Richelieu l’autorisation d’exploiter les mines à leur profit afin de pouvoir rentabiliser un énorme investissement fait uniquement sur leurs fonds propres et une indemnité de 300.000 livres. Le cardinal répond sans tarder, fait arrêter Martine pour la conduire à la prison de Vincennes avec sa fille Anne âgé de 10 ans et son marin emmené à la Bastille où plus personne n’entendra plus jamais parler d’eux.

Le couple Beausoleil va utiliser sept baguettes différentes (et de neuf autres instruments) qui vont vibrer en fonction des métaux recherchés. La lumineuse ou la lucente pour l’or, la sautante pour le cuivre, l’éblouissante pour l’argent, la battante pour l’étain, la trépidante pour le plomb, la tombante pour le fer ou les eaux ferrugineuses et la relevante pour le mercure

 

2. Agricola

Portrait de Georgius Agricola

Cette illustration issue de l’ouvrage De Re Metallica publié à Bâle en 1556 explique toutes les étapes de l’exploration d’un terrain minier au moyen de la baguette divinatoire au XVIe siècle. En orange, vous avez la première opération qui consister à aller chercher l’outil qui va servir à la détection, la fameuse baguette de coudrier. En bleu par la suite, notre radiesthésiste va aller scruter le terrain à la recherche des différentes zones dans lesquels nous allons pouvoir trouver des minéraux. En violet enfin, l’auteur nous montre l’endroit précis, indiqué par la baguette, où il va falloir creuser, ce que souligne les deux personnages en bas à gauche de la gravure. Cet auteur saxon, de son vrai nom Georg Bauer (1494-1555), dit Georgius Agricola, est généralement considéré comme le père de la minéralogie et de la métallurgie. Son ouvrage de synthèse, publié de manière posthume, regroupe toutes les étapes du travail de chercheurs de métaux, de la recherche (illustration commentée) aux conditions de travail et d’exploitation des mines. 

Appareil de détection du père Jean François

Cette recherche des minerais à l’aide de la baguette est courante à cette époque, comme en témoigne une autre gravure de Sébastien Munster en 1555 dans son ouvrage Cosmographie Universelle avec ce personnage en haut qui va donner ses indications.

3. D’autres praticiens

Il existe de nombreux autres praticiens qui exercent de toute partie du globe. Les ouvrages de cette époque nous parvenant, nous pouvons avoir traces de leurs écrits. Sans rentrer trop dans le détail de toutes leurs théories ou approches, notons quelques noms, un peu moins célèbres que ceux qui viennent d’être cités mais toutefois riche d’enseignement sur le développement de la discipline à cette époque.

 

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